
Même s'il est lié à un emploi occasionnel, le contrat de baby-sitter est rompu en suivant des règles de procédure et de motivation.

Le statut de particulier employeur confère au parent le droit de rompre le contrat de travail de sa baby-sitter et ce, quelle que soit la durée et/ou nature de ce contrat.
Pour autant, ce droit n'est pas discrétionnaire : le parent employeur doit pouvoir démontrer devant un juge qu'il avait des raisons légitimes d'agir ainsi et que sa décision a été prise dans le cadre d'une procédure prévue et imposée par la Convention collective des salariés du particulier employeur et/ou le Code du travail.
Bon à savoir : depuis le 22 juillet 2019, les particuliers employeurs peuvent accéder à une plateforme d’accompagnement et d’information en droit du travail : particulier-employeur.fr. Cette plateforme vise à les aider dans la gestion de la relation d'emploi à domicile. Elle les informe sur les nouveautés du secteur, leur fournit des conseils, des modèles de documents, des simulateurs, etc.
La fin du contrat de baby-sitter à durée déterminée
S'il est à durée déterminée, le mode de rupture de contrat de baby-sitter est la rupture anticipée du CDD.
À durée déterminée, le contrat de baby-sitter peut-être rompu avant son terme – soit la fin de la durée pour laquelle il a été conclu – uniquement dans les conditions prévues par la loi :
- hypothèses/situations provoquant voire motivant la rupture ;
- procédures et/ou formalités prescrites + indemnisation éventuelle.
Rupture anticipée du contrat à durée déterminée de baby-sitter | |
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Hypothèses | Procédure/formalités |
Accord parent + baby-sitter | Accord écrit matérialisant la volonté réciproque de rupture et ses conditions d'indemnisation et de prise d'effet. |
Faute grave ou lourde de la baby-sitter | Procédure identique à celle d'une prise de sanction : convocation à entretien préalable + entretien préalable + notification. |
Force majeure |
Notification écrite du parent à la baby-sitter. Pas de préavis. |
Embauche sous CDI de la baby-sitter |
Notification écrite de la baby-sitter au parent. Préavis dû par la baby-sitter :
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La fin du contrat de baby-sitter à durée indéterminée : le cas du licenciement
Le licenciement de la baby-sitter suit des règles de motivation et de procédure. En licenciant la baby-sitter, le parent employeur prend une décision qui l'expose à procès devant le tribunal des conflits du travail : le conseil de prud'hommes.
Pour cette raison, la décision de rupture doit :
- pouvoir être justifiée devant les juges prud'homaux par :
- le biais de motifs suffisants ;
- de preuves justificatives ;
- intervenir dans le cadre d'une procédure comportant des étapes.
La justification du licenciement de la baby-sitter
Le parent employeur doit prendre une décision présentant deux caractéristiques :
- définition précise et objective de la cause de rupture ;
- motivation/justification de l'impérative nécessité du licenciement.
Exemples de causes de rupture du contrat de travail | Motivation/justification du caractère impératif du licenciement | |
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Faits/cause matériellement vérifiables et prouvables | Degré de nécessité/de gravité | |
Difficultés financières (rencontrées par le parent employeur) ne permettant plus le maintien de l'emploi de la baby-sitter | Il faut pouvoir démontrer l'existence d'une perte de revenus, d'une baisse de pouvoir d'achat qui change la situation financière de l'employeur en comparaison de ce qu'elle a été au moment de l'embauche de la baby-sitter :
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Les difficultés invoquées doivent être suffisamment importantes et la perte de revenus, la baisse de pouvoir d'achat doivent pouvoir :
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Scolarisation de l'enfant gardé | Il faut pouvoir démontrer :
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La prise en charge de l'enfant par l'école doit être telle que la présence de la baby-sitter ne se justifie plus. |
Consommation de tabac par la baby-sitter en présence de l'enfant gardé malgré interdiction (ici : faute grave – licenciement disciplinaire) | Il faut pouvoir démontrer :
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La santé de l'enfant doit être mise en danger et/ou exposée à un risque néfaste pour lui, d'autant plus néfaste si la baby-sitter ne prend pas la précaution de fumer dans une autre pièce que celle où séjourne l'enfant. |
Déménagement | Il faut pouvoir démontrer :
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La baby-sitter refuse de rejoindre un nouveau lieu de travail, ce qui suppose que :
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Pour licencier la baby-sitter il faut suivre une procédure
Le licenciement de la baby-sitter est une décision qui s'intègre dans un processus comportant : étapes, délais et formalisme, tous obligatoires.
Procédure de licenciement non disciplinaire de la baby-sitter (hors faute) | Procédure de licenciement disciplinaire de la baby-sitter (faute grave ou lourde) | |
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Étapes du licenciement |
Convocation à entretien préalable à licenciement. Entretien préalable. Notification du licenciement. Préavis (point de départ = réception par la baby-sitter de la notification du licenciement) :
Fin de préavis :
Bon à savoir : l'indemnité légale de licenciement est versée à partir de 8 mois d'ancienneté ininterrompus au service du même employeur. Son montant ne peut être inférieur à 1/4 de mois de salaire par année d'ancienneté pour les années jusqu'à 10 ans et à 1/3 de mois de salaire par année d'ancienneté pour les années à partir de 10 ans (article L. 1234-9 et article R. 1234-2 du Code du travail, tels qu'issus de l'ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017 et du décret n° 2017-1398 du 25 septembre 2017). |
Convocation à entretien préalable à licenciement. Entretien préalable. Notification du licenciement (sans préavis ni indemnité de licenciement) avec :
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Délais à respecter | Entre :
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Pour lancer la procédure (convoquer employé à entretien) : au plus tard deux mois après la prise de connaissance des faits fautifs. Entre réception de la convocation par la baby-sitter et entretien : 5 jours ouvrables (délai conseillé). Pour notifier la décision :
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Tenue de l'entretien (présence uniquement du parent et de la baby-sitter) | Le parent employeur :
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Identique à celui pour motif autre que disciplinaire. |
Contenu du courrier de convocation à entretien préalable |
Courrier en recommandé avec AR ou remis en main propre contre décharge. Mentions :
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Courrier en recommandé avec AR ou remis en main propre contre décharge. Mentions :
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Contenu du courrier de notification de la décision |
Courrier en recommandé avec AR ou remis en main propre contre décharge. Mentions :
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Courrier en recommandé avec AR ou remis en main propre contre décharge. Mentions :
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Bon à savoir : le décret n° 2017-1820 du 29 décembre 2017, pris en application de l’ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017, propose 6 modèles types de lettres de notification de licenciement. Ces modèles sont facultatifs pour l‘employeur et peuvent être adaptés à la situation spécifique du salarié. Le décret propose ainsi des modèles de lettres de licenciement pour motif personnel disciplinaire pour faute sérieuse, grave ou lourde, de licenciement pour inaptitude d’origine non professionnelle ou pour inaptitude d’origine professionnelle ainsi que de licenciement pour motif personnel non disciplinaire. |
(1) La baby-sitter qui trouve un nouveau travail pendant le temps de préavis dû par l'employeur n'est pas tenue d'effectuer la totalité du préavis. Elle peut, sur présentation du justificatif d'un nouvel emploi, cesser le travail après avoir effectué 2 semaines de préavis dans la limite du préavis restant à courir. Salarié et employeur sont alors dégagés de leurs obligations en ce qui concerne l'exécution et la rémunération du préavis non exécuté.
(2) Calcul du montant de l'indemnité de licenciement : une disposition légale relative au calcul de l'indemnité de licenciement est plus favorable que la convention collective ; cette disposition prévoit que la nounou doit percevoir : 1° Une indemnité après seulement un an d'ancienneté ; 2° Une indemnité égale à : 1/5 du salaire mensuel moyen par année d'ancienneté pour une ancienneté allant de 1 à 10 ans, puis, 1/3 du salaire mensuel moyen pour chaque année d'ancienneté au-delà de 10 ans. Ce montant est plus favorable que celui issu de la convention collective et pourrait recevoir application.
La démission de la baby-sitter
Lorsqu'elle démissionne, la baby-sitter doit notifier sa décision à son employeur et observer un préavis.
Si elle veut démissionner, la baby-sitter doit :
- envoyer une lettre de démission à son employeur ;
- observer un préavis d'une durée de :
- 1 semaine si elle a moins de six mois d'ancienneté de services continus chez son employeur ;
- 2 semaines si elle a de six mois à moins de deux ans d'ancienneté de services continus chez son employeur ;
- 1 mois si elle a deux ans ou plus d'ancienneté de services continus chez son employeur.
En cas d'inobservation du préavis, la partie responsable de son inexécution devra verser à l'autre partie une indemnité égale au montant de la rémunération correspondant à la durée du préavis.